Déposer les armes

Assise
Le dos contre le carrelage froid

Jambes repliées contre le buste

Des larmes qui coulent sur un corps

Qui a déposé les armes.

 

L'eau brûlante ne me réchauffe plus, j'y reste un temps infini, un temps qui n'a pas de limites, un temps sans douleur, incolore et limpide. Les paupières closes je m'oublie, la force m'a quittée, tout à fait cela, mon corps est vidé du moindre souffle de vie, anéanti. Je n'existe plus. Absente à moi-même un court instant, la vie reprend rapidement ses droits, presque immédiatement, je n'ai toujours pas la force nécessaire pour me relever pourtant, j'attends encore, le moment juste, celui du cri, l'instant exact du cri de la vie. La vie qui résiste, la vie qui persiste, cette vie qui n'abandonne jamais vraiment les corps qu'elle a habitée.

 

A corps perdu

Dans la douleur

Le cœur à la dérive. 

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