Les mots qui courent

Les mots qui courent. Les mots qui manquent. Les mots qui meurent au bord de mes lèvres. A fleur de peau. Peau de chagrin. Chagrin d'amour. Chagrin du cœur. Cœur qui se meurt. Cœur qui se tait, à l’asphyxie, à l'agonie. Les cœurs cousus. Faire craquer les coutures. Le goût du sang. Une peur bleue. Le bleu du ciel, le bleu de l'océan, le bleu des marques sur ma peau et le bleu de tes yeux. L'esprit qui divague et les vagues qui déferlent, les perles qu'on enfile et le collier qui ne tient pas, je n'ai pas de fermoir. Tantôt douce comme du miel et tantôt malveillante et hypocrite, une menteuse qui sait le faire, le mensonge qui lui colle à la peau. L'art et la manière. Manière de dire et manière de faire, manière de fuir. Histoire de dire. Je lui demande s'il sent la colère qui monte. Il hoche la tête, alors on se met un peu plus loin, et je lui dit : "Laisse la sortir, si elle a besoin. Je reste à tes côtés." Il crie, hurle, se jette par terre et frappe le sol. Ses larmes coulent. Elles ressemblent à des larmes de rage. Il finit par se calmer, et me le dire. Il n'a que deux ans et demi. Mais je ne peux que l'entendre. Je ne connais que trop le débordement des émotions, même si ce ne sont pas les mêmes. Écorchée vive. Des sparadraps pour le cœur. A recoller chaque matin, en se disant que. Aimer à tort et à travers. Le besoin d'amour inassouvi, toujours. Blessure de l'âme. Clair-obscure. Laver les ombres. Ouvrir les yeux en grand face aux ciels d'orages. Le vent sur ma peau, sur mes joues, le vent qui traverse les vêtements, ses caresses sur mon dos nu. L'amour, qui ne suffit jamais. Les envies d'ailleurs. Le besoin d'Océan. Les concessions. Doit-on faire des compromis sur ses rêves ? Je. Je ne peux pas, désolée. J'ai besoin d'écouter cette voix du dedans. La voix du cœur. Je suis égarée. Tu me perds encore plus. Je ne sais plus. Je ne sais plus. Ma vie d'aujourd'hui ressemble à celle d'un mort, avec la conscience en plus d'avoir terriblement mal, et peur, et froid. Voilà. Et pourtant, les mots continuent de courir. C'est du côté de la vie, ça, non ? Hein, dis, c'est du côté de la vie ? Les mots qui courent, les miens, ceux des autres, et. Qui volent, volent, volent.

Écrire commentaire

Commentaires: 0