Personne ne viendra te sauver
de cette solitude qui est la tienne
Tu la portes au creux de ton ventre
comme on porte la vie
comme on porte la mort
Personne ne pourra te soigner
de ce dont tu penses devoir guérir
pour vivre enfin
et t’amnésier de cet exil
qui fut pour toi un déchirement
Aucune tendresse ne saura recoudre
ce que grandir a abîmé
dans un grand bruit de fracas
et rien ne pourra apaiser
ce que tu ressens
aucune chimie dans tes veines
aucune main sur ton corps
aucun sommeil sans rêve
Aucun souvenir ne pourra te ramener
à ce temps de l’enfance
et personne ne pourra t’apporter
de réponses rassurantes
aux questions insolubles qui te hantent
comme les fantômes hantent les maisons
Personne ne pourra jamais combler
ce vide-là que tu promènes
comme ton ombre
pas même les mots
pas même l’amour
Au fond de toi tu le sais bien
n’est-ce pas,
que rien ne sera jamais suffisant
et que ton besoin de consolation
est impossible
à consoler ?